mardi 7 avril 2009

Historique

A la recherche d'une image sportive

Lors du lancement de la Mustang en 1964, la direction de Ford n'était pas sans savoir que la concurrence allait bientôt frapper à la porte. Les prétendants ne manquaient pas : Chevrolet avec sa corvette et surtout, sa fameuse Camaro et Plymouth à la recherche de l'escalade de la puissance avec sa Barracuda. Il fallait donc démarquer la Mustang de ses concurrentes en évoquant son esprit sportif. Il y avait bien la fabuleuse GT 40, que Ford reliait par le biais d'arbres généalogiques à la Mustang pour en montrer la parenté, mais l'astuce ne fonctionnait pas. La Mustang dû alors retrousser ses manches et prouver elle-même que la course ne l'effrayait pas ! Ford confia alors la préparation de la Mustang à un préparateur anglais, Alan Mann, afin de l'inscrire au tour de France automobile.

La Mustang y rencontra un vif succès, remportant les premières places de sa catégorie, mais si victoire sur le plan de la course, échec complet commercial : Ford ne vendit pas plus de Mustang malgré la performance. Pour que l'impact soit au plus fort, il fallait que la course ait lieu en Amérique.

L'homme au Stetson allait frapper fort

Remarqué par la direction de Ford pour ses prouesse avec la fameuse AC Bristol devenue AC Cobra par la greffe de V8 Ford, il allait tout changer. Qui ? : Carroll Shelby !

Je ne m'étendrais pas sur le personnage et son aventure avec les AC, puisqu'un article complet lui est dédié dans ce site (pour y aller), alors, attaquons directement par le vif du sujet. Lee Iacocca demanda donc à Carroll Shelby de faire courir les Mustang. De suite, Shelby posa le problème sur la table : certes, il fallait qu'il réalise une Mustang pour la course, mais pour l'homologuer, 100 exemplaires "de route" devaient être commercialisés, ce qui n'est pas, à la base, un problème majeur, mais si Ford voulait faire courir ses Mustang pour la saison arrivant, tout devait se faire en un temps record ! Pour résumer le défi lancé à Shelby par Ford : 5 mois ! 5 mois pour réaliser deux versions de la même voiture : une pour la course et une pour la route ! Pour que ces Mustang soient homologuées par le SSCA, il fallait que les modifications portent soit sur le moteur soit sur les suspensions, mais pas sur les deux en même temps. Les Mustangers lisant ces lignes sauront sur quoi Shelby se décidera : les suspensions !
Deux versions seront élaborées avec suspension modifiée : une par Carroll Shelby et son équipe dans son atelier de Venice (Californie) et l'autre par ordinateur (une première pour l'époque !) par Ford. Rendez-vous pris de Ford et Shelby pour comparer leurs deux "jouets" et finalement, c'est Carroll Shelby qui fera l'unanimité avec sa préparation, vainquant ainsi l'ordinateur !

Carroll Shelby agrandit alors ses locaux afin d'acheminer 100 coupés Fastback blancs équipés de 289 afin de démarrer la production.
Les modifications ? : suspension surbaissées avec des ressorts plus durs, une plus grosse barre stabilisatrice, modification du pont arrière avec de nouveaux points d'ancrage et mise en place d'amortisseurs Koni. Le 289, lui aussi, a eu le droit a un petit "lifting" : orifices d'admission et d'échappements élargis et polis, ré-équilibrage de l'ensemble de l'équipage mobile, et pose d'un non moins efficace carburateur quadruple corps Holley sur une pipe d'admission Shelby !

Le résultat ? : aussi clair qu'efficace : 306 chevaux SAE à 6000 tours minutes, et le 0 à 100 en moins de 7 secondes. En plus de ces 100 exemplaire de route, Shelby reçu 15 autres exemplaires de Fastback en vue de leur préparation à la course pure et dure : pare-chocs et capot en fibre de verre, vitres en plexiglas (gain de poids : 100 kilos) et moteur poussé à environ 350 chevaux.
Shelby garantissait ses GT350 90 jours ou 4000 miles, mais en excluant de la garantie son usage pour la course ! Du côté du prix, on est loin du concept de la voiture pas chère à la carte : 4547 dollars pour la version route et 5995 pour la version course ! Shelby proposait tout de même sur la version route quelques "accessoires" fort sympathiques comme : un compte tour posé sur le dessus de la planche de bord, un manomètre d'huile, un volant cerclé de vrai bois et estampillé "GT350" avec le fameux Cobra, un capot en fibre de verre avec attaches rapides, une boîte de vitesse manuelle 4 vitesses, un différentiel à glissement limité, des freins à disque à l'avant, une direction plus directe et une sortie d'échappement latérale (qui sera, plus tard, abandonnée au profit des sorties arrières d'origine). Côté décoration de la voiture, deux larges bandes bleue optionnelles traversaient la voiture de l'avant à l'arrière.

Mustang GT quoi ?

Eh oui, au juste, pourquoi GT350 ? C'était la question à poser à Carroll Shelby à l'époque ! Pour la petite histoire, Carroll Shelby voulait que le nom n'ait rien à voir avec la voiture (puissance.) pour pouvoir modifier cette dernière quand bon lui semblerait et éviter les histoires ! Une rumeur circulait sur laquelle Shelby se serait décidé au hasard pour le nom de 350 en faisant mesurer la distance entre son bureau et un bâtiment situé en face : 350 pieds !

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